Imaginez la scène : voix off, rideaux rouges, projecteur vibrant. Le spectateur se penche, carnet prêt, tel un détective traquant la plus fine des énigmes visuelles. Bienvenue dans l’univers fascinant – mais pas toujours doré – du métier de critique de cinéma.
Rôle fantasmé, souvent réduit au cliché du râleur surdoué ou du poète incompris, ce job de l’ombre rime aussi avec expertise pointue, endurance rédactionnelle et sensibilité tranchante. Tour d’horizon en mode cinéphile bavard (sans poudre aux yeux), pour démêler les missions du critique, ses compétences requises, le parcours formation-études, et évidemment, ces fameuses questions : salaire, débouchés professionnels… et comment rédiger enfin cette fichue bonne critique de film.
Qu’est-ce qu’un critiqueur de film ? Entre passion, plume et analyse de film
Prenez un amoureux du septième art, croisez-le avec un marathonien de la syntaxe affutée, ajoutez une pincée de Sherlock Holmes, secouez très fort et vous obtenez… le critiqueur de film (ou critique de cinéma, pour les branchés du lexique). Son job ne se limite pas à pointer les défauts des blockbusters pop-corn ou à tresser des lauriers creux aux œuvres d’auteurs multi-primées.
Loin de l’activité amateure ou du simple hobby Youtube, le métier de critique de cinéma vise un cadre professionnel précis. Ici, la critique écrite devient enquête structurée : le critique démêle le fond, scrute la forme, ausculte une bande originale, décrypte l’intention du réalisateur… puis synthétise tout ça dans une prose taillée pour éclairer, transmettre (et parfois agacer, il faut bien l’avouer).
Missions du critique : sabre affûté ou scalpel subtil ?
Sous la carapace de l’amateur éclairé sommeille en fait un arbître des mots aux multiples rôles. Chaque semaine apporte son lot de nouvelles missions du critique de cinéma – aussi diverses qu’épuisantes quand on oublie d’aimer le café serré. Pour découvrir l’envers de ce milieu, il est intéressant de consulter des plateformes spécialisées comme cet espace dédié aux innovations technologiques autour du cinéma, qui propose également des ressources sur l’écriture critique et l’évolution des métiers du secteur.
- 🎬 Analyse approfondie de film : décomposition de la narration, repérage des effets techniques cachés, compréhension des enjeux culturels
- 🖋️ Rédaction de critiques écrites adaptées à des supports variés (magazine, site web, émission radio, podcasts…)
- 📖 Recherche documentaire, interviews, mise à jour des connaissances cinématographiques
- 🥊 Participation à des débats, jurys ou festivals (avec l’incontournable polo noir-foulard ou la cravate dénouée dès 15 h…)
- 🚦 Transmission au public : éveilleur de curiosité ou guide dans la jungle du box-office
Mais le vrai sel du métier, c’est la mission d’analyse, où la subjectivité dans la critique s’insinue sournoisement entre deux tartines de technique. On juge, mais on nuance, on virevolte autour du ressenti — sans transformer le métier en séance de psychanalyse gratuite.
Compétences requises : plus que du blabla littéraire
Certaines tâches relèvent carrément de la superpuissance silencieuse. Car manier la critique de film exige de jongler avec le style, mais aussi de dompter quelques bêtes noires :
- 🔎 Solide culture générale et connaissances cinématographiques affutées
- 🧠 Esprit d’analyse et de synthèse : le tout servi par une belle capacité à argumenter
- 💻 Maîtrise des outils de publication numérique et adaptation constante aux nouveaux médias
- ✒️ Grande aisance rédactionnelle (si possible sans tics racoleurs… même si le piège est tentant)
- 👂 Capacité d’écoute, de réflexion rapide et ouverture d’esprit (oui, même devant les blockbusters formatés)
Bref, un mélange étrange entre maîtrise intellectuelle, autodérision chronique et insatiable soif de découvertes !
Devenir critiqueur de film : formations, études et premiers pas entre rêve et réalité
N’en déplaise à Tonton Bernard qui pense qu’il suffit de regarder trois vidéos de chat pour écrire une critique, devenir critique de cinéma demande autre chose qu’un bon sens du troll.
Si aucune voie royale n’existe, certains chemins balisent le terrain :
- 🏫 Études universitaires (lettres modernes, histoire du cinéma, communication et journalisme) – diplômes appréciés en rédaction média
- 🎓 Masters spécialisés (cinéma, médiation culturelle, critique d’art…)
- 📺 Formations professionnelles courtes (ateliers de critique, stages en rédaction presse/web, certifications en journalisme culturel)
- 📚 Expérience pratique indispensable : blog personnel sérieux, participation à des revues, concours étudiants… rien de tel que l’exercice régulier d’une critique écrite pour muscler son style
Le métier de critiqueur de film est rarement le premier CDI décroché à la sortie : beaucoup commencent comme pigistes sous-payés ou contributeurs sporadiques. Se forger un nom demande temps, persévérance et présence régulière sur les réseaux.
Pour ajouter une touche concrète, voici un tableau comparatif des principaux cursus :
🎥 Parcours/formation | ⏳ Durée | 🎯 Atouts |
---|---|---|
Licence cinéma / lettres modernes | 3 ans | Culture solide, écriture, analyse |
Master journalisme / culture | 5 ans | Spécialisation médias, expérience terrain |
Atelier critique court | Deux semaines à 6 mois | Pratique rapide, retour immédiat |
Salaire et rémunération : vraiment la fortune des plumes ?
Désolé de casser le mythe, mais hors vedettes ultra-médiatisées, le salaire d’un critiqueur de film tient plus souvent du cachet symbolique que du jackpot hollywoodien. Les jeunes diplômés débutent généralement autour du SMIC — quand ils sont embauchés — et cumulent piges, blogs monétisés, collaborations indés.
La grille des rémunérations varie selon statut :
- 📝 Pigiste débutant : 20 à 60 € bruts l’article
- 📢 Critique aguerri payé au feuillet : entre 50 et 120 €
- 🌟 Poste fixe dans un grand titre : de 1 800 à 2 500 € bruts mensuels, selon la notoriété et ancienneté
Ce n’est donc pas la ruée vers l’or, mais plutôt le plaisir rare de contribuer à la vie culturelle, à condition d’accepter l’incertitude et le cumul de plusieurs activités annexes (enseignement, animation de conférences, voire tamponneur officiel lors de festivals assoupis).
Comment rédiger une bonne critique de film ? L’art de manier la subjectivité sans sombrer dans l’égo-trip
Tout cinéphile débutant s’est un jour retrouvé coincé devant une page blanche, la tête pleine de références et le stylo hésitant. La recette magique ? Il n’y en a pas. Mais quelques astuces sauvent de la noyade narcissique :
- 🔶 Commencer par situer le contexte (réalisateur, genre, enjeu narratif)
- 🔶 S’appuyer sur des observations précises pour illustrer son propos (pas seulement “j’ai aimé / j’ai détesté”)
- 🔶 Articuler émotions personnelles et analyse objective du dispositif filmique
- 🔶 Conclure sans condamner ni encenser aveuglément : offrir une vraie perspective au lecteur
La force de la critique réside justement dans cette balance fragile : assez de subjectivité pour embarquer, suffisamment de recul pour convaincre. Comme dirait un vieux sage tapi derrière sa pile de DVDs, “la meilleure critique, c’est celle qui donne envie de voir… ou de s’engueuler après la séance”.
Alors, tenté(e) par l’aventure ? Même si le costume impressionne plus que le salaire, ce rôle exige rigueur, sincérité et humour à toute épreuve. Au fond, n’est‑ce pas là le plus beau des métiers pour qui rêve d’allier passion, exigence et challenge permanent ?
Questions pratiques sur le métier de critique de cinéma
Quel est le parcours idéal pour devenir critiqueur de film ?
Aucun parcours n’est gravé dans le marbre. Si la filière classique passe par des études supérieures (licence ou master en cinéma, littérature, journalisme), l’essentiel reste de pratiquer la critique écrite et d’affûter ses analyses. Multiplier stages, ateliers, lectures et publications (sur des blogs ou magazines spécialisés) permet de bâtir un portfolio crédible et d’ouvrir les premiers débouchés professionnels.
- 🎓 Licence ou master en arts ; spécialisation recommandée en audiovisuel/culture
- 📝 Blog dédié ou participations ponctuelles à des publications
- 🤝 Stages dans la presse culturelle/web
Faut-il obligatoirement avoir une grande culture générale pour exercer ?
Pas besoin de citer Bergman à chaque phrase ! Mais posséder de solides connaissances cinématographiques (genres, styles, classiques et nouveautés) demeure incontournable. Comprendre les contextes historiques, culturels ou sociaux enrichit clairement l’analyse de film. Bref, être curieux et savoir élargir son horizon font partie des compétences requises pour percer.
- 📚 Curiosité insatiable
- 🔎 Goût pour la recherche
- 🎬 Visionnage fréquent et éclectique
Peut-on vivre uniquement de la critique de cinéma aujourd’hui ?
Autant l’écrire franchement : rares sont ceux qui vivent exclusivement de la critique ! La majorité combine plusieurs casquettes : journalisme généraliste, animation de conférences, rédaction pour divers supports… ou enseignement. L’évolution numérique offre plus de plateformes, mais le nombre de postes fixes demeure limité.
💼 Statut | 💰 Fourchette mensuelle |
---|---|
Pigiste | 600 – 1500 € |
Salarié (grand média) | 1 800 – 2 500 € |
Quelles erreurs éviter lorsqu’on débute la critique de film ?
Croire qu’il suffit de donner ses goûts pour convaincre ! Oublier de structurer son texte, négliger la relecture ou écrire en jargon inaccessible risquent de perdre le lecteur. Éviter aussi le name-dropping excessif juste pour briller. Privilégier clarté, honnêteté et ancrage dans l’expérience du spectateur enrichit la lecture (et évite bien des migraines).
- ⚡ Absence d’arguments précis
- ⚡ Style confus ou ampoulé
- ⚡ Jugements trop personnels sans contextualisation